Fiscalité et entreprise

Tout savoir sur la fiscalité des entreprises : guide complet et pratique

La fiscalité des entreprises est un sujet complexe mais essentiel pour assurer la rentabilité et la gestion efficace de votre activité. Les free-lances sont particulièrement sensibles sur ce sujet. Leur activité peut prendre différente forme juridique qui va avoir un impact direct sur la fiscalité et la pérennité de leur activité, leur chiffre d’affaires étant plus faible qu'une entreprise comptant des salariés. Cet article explore les différents aspects de la fiscalité, des impôts sur le revenu à la TVA, en passant par les cotisations sociales. En comprenant bien ces éléments, vous pourrez faire des choix éclairés et optimiser vos finances.

Atef MOALLA
Atef MOALLA
,
Co-fondateur de Treizo
19/2/2025
Mis à jour le
19/2/2025
-
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Dans cet article :

Comprendre la fiscalité des entreprises

Définition et composantes de la fiscalité des free-lances en France

Définition : Quelle fiscalité pour une entreprise ?

La fiscalité d'une entreprise renvoie aux impôts et taxes que celle-ci est tenue de payer en fonction de sa situation spécifique. En France, la fiscalité d'une entreprise est définie par plusieurs éléments.

D'abord, le régime fiscal de l'entreprise, qui peut être l'impôt sur les sociétés (IS) ou l'impôt sur le revenu (IR), et qui dépend de la forme juridique de l'entreprise et de ses bénéfices. Ensuite, l'impôt sur les bénéfices, qui est un prélèvement sur les gains générés par l'activité de l'entreprise.

Il y a également la TVA (Taxe sur la Valeur Ajoutée), qui est un impôt indirect sur la consommation. Enfin, les autres impôts et taxes comme la Contribution Économique Territoriale (CET), qui comprend la CFE (Cotisation Foncière des Entreprises) et la CVAE (Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises). Chaque type d'impôt a ses propres règles et taux applicables.

Il est essentiel pour un entrepreneur de bien comprendre ces différents éléments pour optimiser sa gestion fiscale et prendre les meilleures décisions pour son entreprise.

Les composantes de la fiscalité française des entreprises

  • L'Impôt sur le Revenu (IR) : Si le freelance exerce son activité sous forme d'entreprise individuelle ou de SASU, il est généralement imposé à l'IR. Les bénéfices de l'entreprise sont alors intégrés à son revenu personnel et il est imposé en fonction du barème progressif de l'IR.
  • L'Impôt sur les Sociétés (IS) : Les free-lances qui choisissent de créer une société (SAS, SARL, etc.) sont généralement soumis à l'IS. L'impôt est alors prélevé sur les bénéfices de la société.
  • La Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) : En fonction de son chiffre d'affaires et de son secteur d'activité, le freelance peut être assujetti à la TVA. Cette taxe varie en fonction du type de prestation ou de produit vendu.
  • Les cotisations sociales : les freelances doivent verser des cotisations sociales pour accéder aux droits sociaux tels que l'assurance maladie ou la retraite. Le taux appliqué dépend du statut juridique choisit par le freelance.
  • La Cotisation Foncière des Entreprises (CFE) et la Cotisation sur la Valeur Ajoutée des Entreprises (CVAE) : Ces deux taxes sont regroupées sous l'appellation de Contribution Économique Territoriale (CET). Elles sont dues par les free-lances qui ne sont pas exonérés.

Il est à noter que la fiscalité peut être optimisée grâce à divers dispositifs de déductions fiscales et d'aides spécifiques aux freelances.

La fiscalité des activités internationales

Règles de TVA pour les prestations intracommunautaires

Quand un freelance réalise des prestations intracommunautaires, il doit comprendre les règles spécifiques de la TVA liées à ce contexte. En effet, les prestations de services fournies à des clients professionnels basés dans l'Union européenne sont généralement soumises au régime de la TVA intracommunautaire.

Dans ce cas, la TVA est applicable dans le pays du client et non pas dans celui du freelance. Le prestataire doit donc facturer ses services sans TVA, à condition que le client soit un professionnel assujetti à la TVA dans son pays.

Pour appliquer correctement ce régime, le freelance doit disposer d'un numéro de TVA intracommunautaire.

Obligations en matière de déclarations internationales

Les free-lances travaillant à l'international doivent se conformer aux règles fiscales locales et internationales. Une déclaration de revenus locale peut être nécessaire, influençant le montant de l'impôt dû et les crédits d'impôt disponibles. Notamment, ils doivent tenir compte des normes internationales de transparence fiscale, des modèles de législation et des orientations sur les meilleures pratiques, comme celles promues par l'OCDE.

Pour garantir une conformité totale, il est recommandé de simuler ses impôts en tant que freelance à l'étranger. Cette démarche permet d'anticiper les obligations fiscales et d'optimiser la situation financière. En cas de non-respect de ces obligations, les freelances risquent des sanctions financières et juridiques.

Explications fiscalité entreprise

L'importance de la fiscalité pour les free-lances

Enjeux financiers et de gestion

Les enjeux financiers de la fiscalité pour les freelances se traduisent par une gestion efficace des impôts, des cotisations sociales et des taxes. Pour optimiser leur situation financière, ils doivent maîtriser leur régime fiscal, respecter les échéances et anticiper les fluctuations.

D'autre part, un bon pilotage des finances demande une gestion rigoureuse des charges. Une méconnaissance de la fiscalité peut conduire à des sanctions financières, voire à un déséquilibre du modèle économique.

Impact sur la trésorerie et la rentabilité

La fiscalité a un effet direct sur la trésorerie d'un freelance. Les impôts et charges sociales à payer, incluant l'IS, la TVA et les cotisations sociales, représentent une part importante des dépenses. Ces éléments diminuent la liquidité disponible et peuvent affecter la capacité à investir ou à faire face à des dépenses imprévues.

En termes de rentabilité, la gestion fiscale est tout aussi cruciale. Optimiser sa fiscalité par des déductions fiscales légales peut réduire le montant de l'impôt à payer et augmenter le revenu net. Par exemple, les free-lances peuvent récupérer la TVA payée sur leurs achats professionnels, réduisant ainsi le coût de leurs dépenses.

Il est donc essentiel de bien connaître les règles de déduction des charges, d'anticiper les implications fiscales sur la trésorerie et de chercher à optimiser sa fiscalité pour améliorer la rentabilité.

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Bonnes pratiques pour gérer sa fiscalité en entreprise  

Bonnes pratiques fiscalité entreprise

Choix du statut juridique et du régime fiscal

Le choix du statut juridique : Entreprise individuelle (EI), EURL, SASU, Micro entreprise

Le choix du statut juridique est crucial car il détermine le régime fiscal applicable à l'activité du freelance. L'Entreprise individuelle (EI) offre une fiscalité simplifiée, avec une imposition sur le revenu. Cependant, la responsabilité de l'entrepreneur est illimitée. L'EURL est similaire à l'EI mais avec une responsabilité limitée au capital investi. La SASU, malgré des obligations comptables plus lourdes, offre une flexibilité importante. Enfin, la Micro entreprise est une solution intéressante pour les petites activités, avec un fonctionnement simplifié et une fiscalité allégée. Chaque statut a ses avantages et ses inconvénients, le choix dépend donc des spécificités de l'activité et des préférences de l'entrepreneur.

Le choix du régime fiscal : impôt sur les sociétés (IS) ou sur le revenu (IR)

La décision entre l'impôt sur les sociétés (IS) ou l'impôt sur le revenu (IR) détermine comment les bénéfices de l'activité freelance seront taxés.

  • L'IS est un impôt collecté directement sur le bénéfice de l'entreprise. Il offre une séparation entre la fiscalité de l'entreprise et celle de l'entrepreneur. Les taux d'imposition sont appliqués par paliers, avec un taux réduit possible sous certaines conditions.
  • L'IR, par contre, ajoute les bénéfices de l'activité freelance au revenu global de l'individu, soumettant l'ensemble à l'impôt sur le revenu. Ce régime peut être plus avantageux pour les petites structures avec un bénéfice modeste.

En choisissant entre IS et IR, il est crucial de prendre en compte les spécificités de votre activité, vos objectifs à court et long terme, ainsi que votre situation personnelle.

Optimisation des déductions fiscales

Dans le cadre de la gestion fiscale, le recours aux déductions fiscales est une stratégie efficace pour réduire l'impôt dû. Ces déductions peuvent prendre plusieurs formes :

  • Les frais professionnels, comme les fournitures, les frais de déplacement ou de formation, qui sont directement liés à l'activité du freelance. Ces dépenses peuvent être déduites du revenu imposable, permettant ainsi une optimisation de la fiscalité.
  • Les dépenses liées au logement, si le freelance travaille à domicile. Une partie des frais de logement peut être déduite, allégeant la charge fiscale.
  • Les investissements réalisés dans le cadre de l'activité professionnelle, qui peuvent bénéficier de dispositifs de déduction spécifiques.
  • Les charges réelles d'exploitation, déductibles sous certaines conditions.

Il est essentiel de garder une trace précise de ces dépenses et de bien comprendre les conditions pour leur déduction. L'appui d'un expert en fiscalité peut être précieux pour optimiser ces déductions et éviter des erreurs préjudiciables.

Les avantages fiscaux, aides et subventions

Crédit d’Impôt pour la formation des dirigeants

Le Crédit d’Impôt pour la Formation des Dirigeants est un dispositif fiscal destiné à encourager la formation continue des dirigeants d'entreprise. C'est un avantage financier non négligeable qui permet de déduire une partie des dépenses liées à la formation du dirigeant.

Le crédit d'impôt est plafonné à la prise en compte de 40 heures de formation par année civile et par entreprise. Le montant du crédit d'impôt est directement déduit du montant de l'impôt dû par l'entreprise. Il n'y a pas de condition liée au statut juridique de l'entreprise pour en bénéficier.

Depuis 2022, le crédit d'impôt est doublé pour les dirigeants de TPE de moins de 10 salariés dont le chiffre d’affaires, ou le bilan, est inférieur à 2 M€. Le dispositif est en vigueur jusqu'au 31 décembre 2024.

Crédit d’Impôt Recherche (CIR)

Le Crédit d’Impôt Recherche (CIR) est un mécanisme incitatif pour les entreprises, y compris les free-lances, qui réalisent des activités de recherche et développement (R&D). Il permet de récupérer jusqu'à 30% des dépenses engagées dans ces domaines sous forme d'allègement fiscal.

  • Les dépenses éligibles englobent les salaires des chercheurs, les frais de fonctionnement, les dépenses de sous-traitance, etc.
  • Le CIR est déductible de l'impôt sur les sociétés (IS) ou de l'impôt sur le revenu (IR) dû par l'entreprise.
  • Pour les entreprises n'ayant pas d'impôt à payer ou dont le montant du CIR est supérieur à l'impôt dû, le surplus peut être remboursé par l'Etat.

Les aides et subventions pour les freelances

Pour les free-lances, il existe diverses aides et subventions qui peuvent alléger leur charge fiscale et soutenir leur activité. Ces aides peuvent provenir de l'État, des régions, ou d’autres organismes et se présentent sous diverses formes.

  • L’Allocation de Solidarité Spécifique (ASS) : Accessible sous conditions de revenus, elle permet aux entrepreneurs de bénéficier d'une aide financière pour développer leur activité.
  • Le maintien de l’Allocation d’Aide au Retour à l’Emploi (ARE) : Cette aide est destinée aux demandeurs d'emploi devenant freelances. Elle permet de cumuler, sous certaines conditions, les revenus d’une activité indépendante avec les allocations chômage.
  • L’aide à la création ou à la reprise d’entreprise (ACRE) : Destinée aux futurs entrepreneurs, cette aide permet de diminuer les charges sociales lors de la première année d'activité.
  • Les allègements fiscaux : Certains statuts, comme celui de microentrepreneur, permettent de bénéficier d’une réduction d’impôts ou de crédits d’impôt pour certaines activités spécifiques.

Il est recommandé de se renseigner sur les conditions d'éligibilité et les modalités d’application de ces aides pour en bénéficier pleinement.

Le respect des échéances fiscales

Quelles sont les déclarations fiscales à réaliser ?

Pour un freelance, plusieurs types de déclarations sont à réaliser en fonction de la situation et du régime fiscal choisi.

Si vous êtes soumis à l'impôt sur le revenu, vous devrez notamment déclarer vos revenus professionnels via le formulaire n°2042-C Pro. En fonction de votre situation, d'autres formulaires peuvent être requis.

Dans le cadre du régime de la microentreprise, vous déclarez votre chiffre d'affaires après déduction d'un abattement spécifique pour déterminer votre base imposable.

Si vous avez opté pour l'impôt sur les sociétés, les déclarations seront différentes. Par exemple, dans le cas d'une EURL, vous devrez déposer la déclaration n°2065 accompagnée de la déclaration n°2033.

Il est crucial de respecter les échéances fiscales pour éviter des pénalités de retard. Certaines déclarations doivent être effectuées annuellement, d'autres trimestriellement ou mensuellement.

Il est recommandé de se faire accompagner par un expert-comptable ou un conseiller fiscal pour s'assurer de la conformité de ses déclarations et de l'optimisation de sa fiscalité. Des logiciels de comptabilité peuvent également être utiles pour faciliter ces démarches.

Quelles sont les obligations fiscales et comptables d'une entreprise ?

Les obligations fiscales et comptables d'une entreprise sont multiples et dépendent de sa nature juridique et de son régime fiscal. Elles peuvent se résumer en deux catégories principales :

  1. Les obligations fiscales : elles concernent principalement la déclaration et le paiement de différents impôts et taxes. L'entreprise doit notamment déclarer son résultat fiscal, calculé à partir de sa comptabilité, et payer l'impôt sur les sociétés ou l'impôt sur le revenu, selon son régime fiscal. Elle doit aussi déclarer et payer la TVA, si elle y est assujettie.
  1. Les obligations comptables : elles imposent à l'entreprise de tenir une comptabilité régulière et sincère, reflétant son activité et sa situation financière. L'entreprise doit notamment établir chaque année des comptes annuels (bilan, compte de résultat et annexe), qui sont ensuite contrôlés par un commissaire aux comptes, si elle en a un.

Elles sont encadrées par des règles précises, dont le non-respect peut entraîner des sanctions.

L'optimisation fiscale

Plusieurs leviers peuvent être utilisés pour optimiser la fiscalité des free-lances.

  • Choisir le statut juridique et le régime fiscal adapté : Le freelance doit choisir le statut le plus adapté à sa situation. Certains statuts permettent de choisir le régime fiscal, le freelance peut alors opter pour l'impôt sur les sociétés (IS) au lieu de l'impôt sur le revenu (IR). Cette option peut s'avérer intéressante si le freelance souhaite réinvestir une partie de ses bénéfices dans son activité.
  • Exploiter les déductions fiscales : Certaines dépenses liées à l'activité professionnelle sont déductibles du revenu imposable. Cela concerne notamment les frais professionnels, les frais de déplacement, ou encore l'achat de matériel.
  • Utiliser des dispositifs d'épargne défiscalisés : Des outils comme le Plan Épargne Retraite (PER) permettent de se constituer une épargne tout en bénéficiant d'avantages fiscaux.
  • Opter pour le portage salarial : Cette solution offre une gestion simplifiée de la fiscalité et permet de bénéficier de certains avantages comme la couverture sociale.

Il est toutefois recommandé de faire appel à un expert-comptable ou un conseiller fiscal pour mettre en place une stratégie d'optimisation fiscale adaptée à son activité et à sa situation personnelle.

Une bonne gestion de la fiscalité est cruciale pour la stabilité financière des free-lances. En comprenant bien les mécanismes fiscaux et en évitant les erreurs courantes, vous pouvez optimiser votre gestion financière. Pour un accompagnement personnalisé et des conseils d'experts, n'hésitez pas à contacter notre cabinet !

FAQ

Fiscalité des entreprises : ce qu'il faut retenir de l'article

Qu'est-ce que le régime fiscal d'une entreprise ?

Le régime fiscal d'une entreprise définit le mode d'imposition des bénéfices et des revenus de celle-ci par l'administration fiscale. Il dépend de plusieurs facteurs tels que la structure juridique de l'entreprise, le chiffre d'affaires réalisé et la nature des activités exercées. Les principaux régimes fiscaux en France sont l'impôt sur le revenu (IR), l'impôt sur les sociétés (IS) et le régime microentreprise. Chacun de ces régimes a ses propres caractéristiques et implique des obligations fiscales spécifiques. Le choix du régime fiscal est un élément clé dans la stratégie de gestion d'une entreprise, car il a des conséquences directes sur la charge fiscale et, par conséquent, sur la rentabilité de l'entreprise.

Qui s'occupe de la fiscalité dans une entreprise ?

La gestion de la fiscalité au sein d'une entreprise est généralement attribuée à plusieurs acteurs. Dans les petites structures comme celles des free-lances, c'est souvent l'entrepreneur lui-même qui prend en charge les obligations fiscales. Il doit alors comprendre le système fiscal, effectuer les déclarations et verser les impôts requis. Cependant, compte tenu de la complexité des lois fiscales, beaucoup font appel à des professionnels externes. Cela peut inclure des experts-comptables, des conseillers fiscaux ou des avocats spécialisés en droit fiscal. Ces experts fournissent des conseils précieux pour optimiser la charge fiscale et veiller à la conformité avec les lois fiscales.

Impôt sur les sociétés, c'est quoi ?

L'Impôt sur les Sociétés (IS) est un prélèvement obligatoire effectué par l'État sur les bénéfices réalisés par les entreprises de type sociétés et autres personnes morales. C'est un impôt annuel qui s'applique sur les profits générés par l'activité de l'entreprise en France. Le taux d'imposition est défini chaque année par la loi de finances. En 2024, le taux normal d’imposition est de 25%. Un taux réduit peut s'appliquer sous certaines conditions à certaines PME.